Guadeloupe
Notre arrivée en Guadeloupe a marqué le début d’une vie sociale bien remplie. Après avoir connu des moments
plus difficiles à l’automne, et même à Saint-Martin où on a dû s’arrêter plus
longtemps que prévu pour travailler, c’est comme si on commençait enfin à vivre
pleinement notre voyage. Déjà, après plusieurs mois à voyager en pays
anglophones, ça fait tout de même une grande différence de retrouver le français
au quotidien, surtout pour les enfants. (Quoiqu’ils ont énormément appris en
anglais!) C’est aussi à ce moment-là qu’on a commencé à rencontrer plusieurs
familles à voile et qu’on a pu échanger sur nos réalités. (Pendant que les
enfants jouaient ensemble, quelle joie!) C’est quelque chose qui nous avait
beaucoup manqué depuis notre départ alors qu’on n’avait jusqu’à maintenant
uniquement croisé la route de deux familles sur leur voilier. Les enfants ont
pu se faire des amis, ce qui leur a fait le plus grand bien. C’est peut-être en
grande partie pour cela qu’on a adoré notre séjour dans cette grande île des
Antilles.
Mais la découverte d’une île commence d’abord inévitablement par la navigation pour s’y rendre. Après avoir essuyé une pointe à 60 noeuds de vent lors de notre première tentative pour se rendre en Guadeloupe et afin d’éviter de négocier encore une fois avec un vent de face, Daniel choisit un nouvel itinéraire qui nous fait contourner Nevis par le Nord puis descendre à l’Est de Montserrat. Au moment du départ, un grain se pointe à l’horizon et on se dépêche de lever l’ancre pour y échapper. Mais peine perdue, il nous rattrapera au Nord de l’île. Le vent monte rapidement à 25-30 noeuds. La rafale à 60 noeuds m’a laissé un peu craintive et je ne me sens pas très confortable pendant qu’on traverse ces forts vents. Heureusement, comme la plupart des grains, cela ne dure pas très longtemps et nous retrouvons bientôt une allure plus modérée avec 15-20 noeuds de vent. Il n’y aura pas de demi-tour cette fois, la navigation se poursuit, peinarde. Pendant tout le jour et même la nuit, on s’étonne du peu de trafic maritime dans cette zone pourtant normalement assez fréquentée par les bateaux de plaisance ou les cargos qui ravitaillent les îles. Est-ce qu’il y avait une tempête annoncée quelque part? Mais non, c’est juste que c’était tranquille. On arrive dans l’anse de Deshaies à 2h du matin. Comme on s’y attend, elle est peuplée de nombreux voiliers, heureusement bien visibles avec leur lumière de mât. On avait lu que le vent et le courant pouvaient être capricieux dans cette anse et qu’il fallait s’assurer d’avoir une bonne distance avec ses voisins pour éviter les collisions à l’ancre. Facile à dire, pas facile à faire avec autant de bateaux autour. On finit par se trouver une place qui semble correcte, on jette l’ancre et elle semble bien tenir. Comme on est crevés de nos 15h de navigation, on se dit que c’est bon pour la nuit et qu’on s’ajustera demain au besoin.
Deshaies devait être seulement une escale de passage pour aller dédouaner. On voulait se rendre tout de suite à Malendure pour faire de la plongée à la réserve Cousteau. Au matin, c’est une jolie anse qu’on découvre, avec une petite plage, bordée d’un village aux maisons colorées. Daniel part à la douane en fin d’avant-midi après avoir rempli les premières formalités en ligne. (Après les douanes de Saint-Martin, Statia et Nevis, les procédures en France sont beaucoup plus simples!) C’est évidemment pendant son absence que l’ancre commence à glisser et qu’on se rapproche dangereusement du bateau derrière nous. J’allume le moteur, je nous avance au-dessus de notre ancre et j’attends le retour de Daniel pour qu’on aille s’ancrer ailleurs. Ce qu’on fait dès qu’il arrive. On rejette d’abord l’ancre un peu plus à en avant, sans succès. Daniel nous promène ensuite dans la baie dans l’espoir que l’ancre s’accroche au fond, mais non, on finit par tout remonter et on va s’essayer de l’autre côté de l’anse. Cette fois, ça y est! L’ancre tient bon. Ouf! Ça fait une heure qu’on tourne dans la baie… il est 13h et on meurt de faim!
Donc, récapitulatif de la visite à terre de Daniel : la douane est fermée, on est la veille du mercredi des cendres et c’est jour férié ici. La douane ouvrira seulement jeudi matin et on doit rester à Deshaies jusque-là. Quel dommage, nous allons devoir rester dans cet endroit charmant pendant 2 jours! Ça ne nous fait pas du tout de peine. Par ailleurs, il a rencontré au ponton à annexe une famille anglaise qui voyage avec leurs trois enfants. Ils nous invitent à prendre un verre à bord de leur voilier vers 17h. En attendant, on se rend à terre pour visiter les environs. On apprécie l’ambiance conviviale du village. On rencontre un pêcheur qui revient avec ses prises du jour, 6 belles dorades coryphènes qu’il vend à un restaurant du coin. On a droit à un petit cours de pêche sur les meilleures façons d’attraper une dorade (grosseur d’hameçon, leurre, appât, etc.) C’est le rêve de Daniel de nous pêcher un bon souper de mahi-mahi!
On découvre aussi au village une bonne boulangerie et une petite épicerie, de quoi mettre la table pour la gastronomie française qui nous attend dans les prochaines semaines. Pendant notre séjour, on profitera en effet en abondance des croissants, baguettes, fromages et charcuteries. Miam!
On se rend le soir sur le bateau de la petite famille anglaise. J’ai préparé pour l’occasion ma fameuse tartinade au fromage et artichaut, qui remportera un véritable succès. Je la referai souvent par la suite lorsqu’on est invités pour l’apéro et je donnerai à chaque fois ma recette! Cette famille navigue depuis 4 ans. Ils ont fait le tour du monde et ils se préparent maintenant à rentrer en Angleterre. Wow! De quoi être impressionnés. Malgré la barrière de la langue, Ulysse et Achille se lient tout de suite d’amitié avec Peter, 8 ans, passionné de pêche. Ils passeront la soirée à pêcher ensemble sur le pont. On passe vraiment un bon moment et on finit par se quitter vers 20h, parce qu’il faut bien aller faire souper les enfants. (Les parents aussi d’ailleurs…) Le lendemain matin, Ulysse va porter un dessin à Peter avant leur départ et on en profite pour leur dire au revoir. Quels gens inspirants…
En allant à la plage l’après-midi, on rencontre nos voisins d’ancrage : Pénélope et Jean-Yves, un jeune couple de parisiens avec leurs deux enfants, Gustave, 4 ans, et Adèle, 18 mois. Celle-ci commence à peine à marcher et tombe dans le sable à tous les 5 pas, à son plus grand plaisir. Elle s’en met littéralement partout! Vraiment trop mignonne! Je les trouve très courageux d’avoir traversé l’Atlantique avec deux jeunes enfants à bord. Je me rappelle mes premières années de navigation alors qu’Achille avait 18 mois et Ulysse 3 ans et demi… ce n’était pas de tout repos!
Jeudi, Daniel se rend à la douane, qui est bien ouverte cette fois. Depuis hier, le moteur de notre annexe fait des siennes et c’est de pire en pire. Il inspecte le tout à son retour et découvre que l’hélice est tordue. Il trouve la pièce pour la remplacer, mais le plus compliqué est d’aller la chercher à Pointe-à-Pitre… On finit par trouver une firme de coursiers en scooter qui peut nous la livrer. On recevra la pièce en fin d’après-midi. On reporte donc notre départ d’une autre journée. Comme on n’a pas de moteur pour aller à terre en annexe, on passe la journée à se baigner autour du bateau. Vraiment, on ne se plaint pas de notre sort! Apercevant Pénélope (notre voisine) dans le cockpit de son bateau, Ulysse l’invite spontanément à venir prendre une collation sur le bateau. Comme elle est seule avec les enfants (ils ont eux aussi un problème avec le moteur de leur annexe et Jean-Yves s’est rendu sur le pouce pour le faire réparer) je vais la chercher à la rame et tout ce beau monde monte à bord. Ulysse et Achille sont tout heureux de jouer avec Gustave et Adèle s’amuse à monter et descendre les escaliers du bateau, rejoignant tantôt les gars qui jouent ou les adultes qui discutent dans le cockpit. Un autre verre de vin en bonne compagnie!
Lorsque la nouvelle hélice arrive, Daniel s’affaire à la remplacer sur le moteur. 20 minutes plus tard, tout est réglé et l’annexe fonctionne à nouveau très bien. Vendredi matin, après avoir fait le plein d’eau et de diésel au quai de service, on quitte pour de bon Deshaies en direction de Malendure, après y avoir fait un beau séjour imprévu.
Il y a tout juste 2 heures qui nous séparent de Malendure. Évidemment, la première chose que les garçons font quand on arrive, c’est de se mettre en maillot pour aller nager autour du bateau. Daniel en profite pour aller plonger l’ancre et s’assurer de bien l’enfoncer dans le sable avec la gaffe pour éviter qu’elle ne glisse comme à Deshaies. (Dans 5m de profondeur c’est plus facile qu’à 10m!) Les garçons ont déjà leur masque et tuba pour commencer à explorer le monde sous-marin. En fin d’après-midi, on prend l’annexe pour se rendre à Port Pigeon qui se situe une vingtaine de minutes plus loin. L’endroit est difficile d’accès, l’entrée du port est étroite et le courant et les vagues nous entraînent vers les rochers. Une fois à l’intérieur, on découvre qu’il n’y a pas de quai. On s’accoste sur des roches, sur lesquelles des cordes sont attachées pour qu’on puisse s’amarrer. Pas super accueillant comme endroit! On se rend à l’épicerie pour faire le plein de provisions et on fait également un arrêt à la boucherie où on dévalise le stock de saucisses merguez. Mais sinon l’endroit ne paie pas de mine et on ne s’attarde pas. On rentre au bateau pour se faire un bon souper! Le mouillage de Malendure est réputé pour être inconfortable, on s’attend à vivre quelque chose d’aussi intense que Statia, mais nous sommes épargnés pour cette fois, l’ancrage sera tout à fait correct. Ce qui attire les gens en si grand nombre ici, malgré le roulis, c’est la réserve Cousteau, haut-lieu de la plongée sous-marine. C’est ce qui nous attend demain!
Nous partons le matin en annexe en direction de l’îlet Pigeon, autour duquel on retrouve la réserve sous-marine. Des bouées marquent le périmètre de la zone protégée et on ne peut pas y pénétrer avec un engin à moteur. Il y a des moorings pour accrocher l’annexe à l’extérieur, mais ils sont loin, il y a beaucoup de courant et nager jusqu’à l’îlet avec les enfants serait un peu difficile. Daniel se demande ce qu’on fait et je lui dis tout simplement on va ramer jusque-là. On coupe le moteur et on utilise les bonnes vieilles rames. D’ailleurs la très grande majorité des visiteurs de l’endroit y viennent en kayak. On se trouve une place pour monter l’annexe en sécurité sur les roches, Daniel et les enfants enfilent masque et tuba et partent à la conquête des récifs coralliens qui ont fait la réputation de la réserve. Je n’ai pour ma part jamais été attirée par la plongée, les poissons je préfère souvent ne pas savoir qu’ils nagent autour de moi… Mais j’accompagne Ulysse, je nage à côté de lui pendant que Daniel part avec Achille. En faisant des brasses, j’essaie de regarder les poissons à travers la surface de l’eau. Ulysse me fait régulièrement signe, as-tu vu? Je vois effectivement passer quelques taches bleues en-dessous de nous, mais pas grande chose à dire vrai. À un certain moment nous sommes rendus assez loin de l’autre côté de l’îlet et je dis à Ulysse qu’on doit faire demi-tour. Il me propose d’essayer son masque et son tuba et malgré mes appréhensions, je me dis que je dois bien essayer. J’enfile son équipement et je plonge la tête sous l’eau. Et là je découvre un monde à couper le souffle. Je ne voyais vraiment rien au-dessus de l’eau! Ça grouille de poissons là-dedans! Des poissons chirurgien bleus surtout (comme Doris vous savez?) mais aussi bien d’autres espèces que je ne connais pas. Comme ils sont beaucoup plus profond que moi, ça ne me stresse pas de nager au-dessus. 5 minutes plus tard, Ulysse me réclame son masque pour continuer à regarder. Je lui rends en me disant que je manque vraiment quelque chose en ne faisant que nager pendant que les autres ont la tête sous l’eau. Ça y est, j’ai eu la piqûre, ça me prendra un masque et un tuba moi aussi pour accompagner les gars! Je ne dis pas que je suis devenue une fervente de plongée, mais au moins l’essai m’a convaincue qu’il y avait bel et bien quelque chose d’intéressant à voir là-dessous. Après deux heures de plongée, les gars sont fascinés par tout ce qu’ils ont vu. Mais de l’avis de Daniel, qui est venu il y a 13 ans, les coraux sont beaucoup moins nombreux et colorés, même chose pour la faune sous-marine. Il faut dire que nous sommes samedi et que l’endroit est bondé. Pas super tranquille pour les poissons… est-ce qu’on préserve vraiment la nature lorsqu’on l’envahit comme cela?
On se rend ensuite à terre pour me procurer un masque et un tuba. Il y a plein de kiosques de plongée qui en vendent sur place. On en profite pour faire le tour des étals de souvenir et on commence à penser aux cadeaux qu’on va ramener avec nous. On se procure 4 verres à shooter pour se préparer la spécialité locale : des ti-punchs, un cocktail fait de rhum, de citron vert et de sucre de canne (que l’on remplace par du sirop d’érable, c’est bien meilleur!)
En après-midi, il faut bien aller tester mon nouveau kit de plongée. On part du bateau à la nage en direction de la plage avec pour objectif de croiser des tortues, nombreuses à Malendure car il s’agit d’un site de nidification important. Les tortues brillent par leur absence, elles refusent toujours de venir nager avec nous (pourtant on en a vu quelques-unes autour du bateau depuis notre arrivée), mais on continue de voir plein d’espèces marines, notamment une raie torpille (merci aux enfants d’être de vrais connaisseurs en matière de poissons…) Lorsqu’on est près de la rive, Ulysse me dit qu’il veut nager sans son gilet de sauvetage. Il le fait de plus en plus quand on est à la plage. Comme nous sommes près d’une zone peu profonde et que je nage juste à côté de lui, je lui donne la permission et c’est moi qui traîne sa veste en arrière. Il se débrouille très bien! Ça y est, après des semaines à se baigner régulièrement, il a appris à nager seul. On peut apprécier les coraux sur les rochers qui bordent la rive, dont un très comique qui se referme dès qu’on approche. En fin d’après-midi, après avoir bien exploré la baie, nous avons parcouru une bonne distance et il faut nager encore 400m pour rentrer au bateau. On arrive bien fatigués! Et à nager ainsi à la surface de l’eau pendant plusieurs heures, on a tous attrapé un gros coup de soleil dans le dos! Ce fût une journée bien remplie et très joyeuse à Malendure.
Le lendemain matin, nous levons l’ancre pour nous diriger vers Bouillante. Comme c’est à moins d’une heure de navigation, on fait un petit détour par le large en jetant nos lignes à l’eau dans l’espoir d’attraper quelque chose, en vain. Bouillante est réputée pour sa source d’eau chaude qui se jette dans la mer, créant un bassin d’eau chaude qui rappelle le spa (sans les bulles). On s’y rend en annexe en après-midi. Il fait très chaud et se baigner dans l’eau chaude n’est pas très rafraîchissant… Daniel lui aime beaucoup et se met juste à la sortie de la source, où l’eau est la plus chaude. Les enfants et moi, on préfère nettement se mettre à l’opposé! On fait donc un autre gros après-midi de baignade. C’était une fin de semaine occupée! Le soir, on est tous véritablement crevés. On se dit qu’il va falloir ralentir un peu le rythme de nos activités si on ne veut pas s’épuiser avant la fin du voyage. Conseil qu’on ne suivra pas toujours, mais qu’on essaiera d’appliquer le plus possible.
Notre prochaine escale : la marina de Rivière-Sens où on souhaite louer une voiture pour explorer un peu plus l’intérieur de l’île. Nous faisons connaissance avec nos voisins de quai, Erycka et Stéphane, deux Normands qui voyagent dans les Caraïbes depuis bientôt 6 mois. Ils sont avec leurs deux adolescents, Esteban 15 ans et Samuel 13 ans, qui étonnamment, malgré la différence d’âge, s’entendent très bien avec Ulysse et Achille. Ils pêcheront ensemble sur les quais tous les soirs avant qu’ils ne quittent pour Antigua. La petite ville est vraiment chouette. Il y a bien sûr une boulangerie, qui fait de merveilleux croissants et de délicieuses baguettes, une très bonne boucherie, un marché de fruits et légumes locaux, une buanderie où on est très contents de faire du lavage, mais, seul bémol au tableau, une toute petite épicerie où le choix est très limité.
Daniel a dégoté une voiture de location à 30 euros par jour, parfait pour notre petit budget. Le premier jour, on part à la conquête d’une source chaude dans la montagne. Juste la route pour se rendre est magnifique, alors qu’on peut apprécier toute la riche nature de la partie sud de la Guadeloupe. Pour se rendre aux bassins d’eau chaude, on doit remonter à pied le long d’une petite rivière. À la fin, c’est toutefois les deux pieds dans l’eau et en maillot de bain qu’il faut terminer la randonnée. La récompense de l’eau chaude en vaut la peine. Lorsqu’on vit sur l’eau salée, se baigner dans l’eau douce est un véritable plaisir. On essaie plusieurs bassins, en utilisant les roches pour se faire des sièges. Un moment de relaxation bien apprécié. Sur la route du retour, nous croisons sur le bord de la route un grand kiosque de fruits et légumes où on décide de s’arrêter. À Saint-Martin, pratiquement tous les fruits et légumes étaient importés et il y avait peu de choix. On est donc très contents de profiter de cette abondance de produits locaux, Une très gentille vendeuse créole nous accueille et on remplit nos paniers de fruits et légumes frais : mangues, avocat, pommes de terre, courge, oignons... Elle fait découvrir aux garçons le tamarin, un fruit brun que l’on écaille pour y trouver des noyaux sucrés à sucer. Ça goûte un peu les dattes, mais l’aspect n’est pas attirant! Ulysse y et Achille adorent ça et elle nous en donne une grosse poignée. Je ne me rappelais pas cette chaleur humaine lorsque j’étais venue en voyage il y a 8 ans. Daniel non plus, lui qui a surtout vécu sur l’autre île, Grande-Terre.
Les bassins d'eau chaude dans la montagne
Le deuxième jour, il pleut des cordes. On profite de la voiture pour se rendre au Leader-Price à Basse-Terre, où on fera le plein de provisions. (Avec quantité de fromages et de charcuteries à petits prix, le luxe!) Chose étrange en Guadeloupe, on ne trouve pas de lait frais… que du lait tablette. Probablement parce qu’il est importé de France? Pourtant, il y avait bien du lait frais dans les autres îles et la Guadeloupe n’est pas beaucoup plus loin à ravitailler… Bref, on boit du lait en boite, mais bon, on n'est pas habitué, ça goûte un peu le carton! On s’arrête au marché en passant, en espérant y trouver du poisson frais, mais les pêcheurs ne sont pas au rendez-vous. On fait tout de même le tour des stands d’épices où on se procure du cari et de vanille locale. En après-midi, la pluie a cessé et on décide de tenter notre chance pour l’ascension de la Souffrière, le volcan de la Guadeloupe. Il est déjà 14h lorsqu’on arrive, on espère avoir le temps de se rendre au sommet et de revenir avant la noirceur. Pour ne pas se faire surprendre par la nuit en montagne, je mets une alarme sur mon téléphone à 16h, signe qu’il faudra faire demi-tour à ce moment. C’est une bonne randonnée avec les enfants et à mi-chemin j’ai de la difficulté à croire qu’on se rendra jusqu’à la cime. Mais on a de bons petits marcheurs et on y arrive! On prend une collation bien méritée au sommet, avec vue sur le cratère fumant. Comme il est tard dans la journée, on y est tous seuls. C’est à ce moment que mon alarme sonne. C’est le temps de redescendre! Bon timing! La descente sera par moment plus ardue que la montée, surtout la première partie dans les rochers pour Achille. Lorsqu’on sort finalement du sentier, il ne reste que quelques lueurs de clarté. Juste à temps! Même s’il est tard, nous faisons un arrêt au bassin jaune en bas de la montagne, également approvisionné par une source d’eau chaude. Il est tard et nous sommes affamés lorsque nous arrivons au bateau. (Mais on a plein de bonnes choses à manger, vous vous rappelez?) Le lendemain, on devait quitter la marina après avoir rendu la voiture mais après nos deux jours d’activités, on décide de prendre une journée de plus pour bien se préparer et surtout se reposer un peu. On amène les garçons à la petite plage de sable noir à côté, à leur plus grand bonheur, pendant qu’on peut Daniel et moi prendre un verre sur la terrasse devant. La belle vie quoi… Pour l’apéro, on partage avec les enfants une grosse assiette d’accras, spécialité locale de boulettes de poisson frites. On se régale!
Vendredi matin, on quitte Rivière-Sens pour Grande-Terre, la partie Est de la Guadeloupe. On prévoit jeter l’ancre devant l’îlet Gosier avant de nous rendre à la marina du Bas-du-Fort à Pointe-à-Pitre. On rencontre 2-3 grains en route, que l’on voit se former sur les montagnes avant de se diriger et de se décharger sur l’eau. L’expression « veiller au grain » prend tout son sens dans les Caraïbes car ils sont nombreux, se forment rapidement et peuvent nous surprendre souvent, faisant passer le vent de petite brise à grande bourrasque en un rien de temps, sans parler des trombes de pluie. Il faut donc constamment surveiller les nuages autour pour ajuster notre voilure avant que le grain nous arrive dessus. Heureusement, ils ne durent jamais très longtemps et la plupart du temps ils sont terminés 15 minutes plus tard.
Nous arrivons devant l’îlet Gosier vers 17h30 et on se faufile à travers les nombreux voiliers ancrés pour se trouver une place. Nous sommes très loin car il y a beaucoup de monde, on doit s’ancrer dans 10m de fond et ça roule beaucoup puisque l’endroit où nous sommes est moins protégé. Gosier est réputé pour son marché du vendredi soir. Depuis le bateau, on voit toute l’activité et l’ambiance effervescente sur la rive. On est crevés de la navigation, mais on gonfle l’annexe et on se rend à terre pour en profiter. C’est festif, il y a des kiosques de nourriture partout, des fruits et légume locaux, de l’artisanat. Il y a une aire de jeux où les gars en ont profité pour aller courir. On se prend quelques petits snacks au passage, dont un agoulou, un sandwich local dans une espèce de grand pain plat, je dirais un mélange entre le pain naan et le pain hamburger. Je trouve même une vendeuse de jus locaux qui propose un jus de citron/gingembre. Absolument délicieux et ça me rappelle le Sénégal! On retourne au bateau bien de bonne humeur malgré la fatigue. (On n’avait pas dit qu’on voulait ralentir le rythme?)
Après une bonne nuit de sommeil, sauf pour Daniel qui a de la difficulté avec le roulis du bateau, on se dirige en annexe vers la plage de l’îlet Gosier. L’endroit est paradisiaque. Une eau turquoise peu profonde, une plage de sable blanc bordée de palmiers (donc avec plein d’endroits pour s’installer à l’ombre) et beaucoup de petits poissons à observer autour du ponton à annexes pour les gars qui ont amené leurs masques et tubas. On passe l’avant-midi à barboter tranquillement dans l’eau, un vrai bonheur. Puis en après-midi on lève l’ancre pour se diriger à la marina du Bas-du-Fort à côté de Pointe-à-Pitre pour se préparer à traverser vers la Martinique où mon fils Alec vient nous rejoindre en avion le 20 mars.
La manœuvre pour accoster à quai de reculons n’est toujours pas évidente, mais on y arrive sans problème avec l’aide du dinghy de la marina. A peine sommes-nous amarrés que les gars partent explorer les environs. En quelques minutes, ils se font des amis, Louis et Arthur, qui ont le même âge qu’Ulysse et Achille, tous deux en train de pêcher. Pas besoin de vous dire qu’ils se sont tout de suite bien entendus! Ils ont donc passés une bonne partie de leurs journées à pêcher autour de la marina ensemble. C’est ainsi que nous faisons connaissance avec nos amis du voilier LAMA. Ils nous invitent à bord pour l’apéro, soirée qui s’est prolongée beaucoup plus tard que le 5 à 7! Ce n’était que la première de plusieurs soirées partagées puisqu’on se recroisera à plusieurs reprises pendant notre voyage.
Après la chaleur humaine et la nature luxuriante que l’on a connue à Basse-Terre, Grande-Terre nous apparaît un peu fade. En ville, il fait surtout beaucoup plus chaud! On vit nos premières canicules, un peu difficile à supporter. Le dimanche, nous parcourons un bon 40 minutes en annexe pour trouver une plage où nous rafraîchir. Nous trouvons un endroit où l’eau est si peu profonde qu’elle est aussi chaude que l’air… pas très rafraîchissant! Mais la balade a été agréable et somme toute moins chaude que si on était restés dans le béton de la marina.
La marina est entourée de plusieurs commerces bien utiles. Outre les traditionnelles boulangeries, épiceries et pharmacies, on retrouve à quelques minutes de marche une… librairie! Ulysse me réclame depuis le début du voyage de nouveaux livres en français, ce qui est difficile à trouver lorsque vous êtes en terrain anglophone depuis les tous débuts. On en profite pour faire une petite razzia de livres. Bien ravitaillés, on se prépare à partir pour la Martinique le 18 mars afin d’arriver à Fort-de-France le 19, à temps pour accueillir Alec. Youpi de la famille en visite! On a bien hâte!
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